La Côte d’Ivoire est membre fondateur et signataire de la Convention constitutive du CICC le 16 novembre 2016 à Abidjan, à travers Monsieur Jean-Claude BROU, Ministre de l’Industrie et des Mines, en tandem avec son collègue en charge de l’agriculture, Monsieur Mamadou SANGAFOWA COULIBALY.
A la création de l’Institution, la Côte d’Ivoire a été sollicitée par ses pairs pour travailler à son opérationnalisation, avec la mise en place de ses organes et instruments de gouvernance, ainsi que l’organisation de la première Session ordinaire du Conseil des Ministres, instance de décision du CICC. Cette première Session a eu lieu le 29 septembre 2017 à Abidjan sous la co-présidence des Ministres ivoiriens Mamadou SANGAFOWA COULIBALY et Jean-Claude Brou. De ce fait, la Côte d’Ivoire a assuré la présidence du l’Institution jusqu’en septembre 2018, avant de passer la main au Bénin, au cours de sa deuxième Session ordinaire, conformément aux textes du CICC.
Actuellement, siègent au Conseil des Ministres au titre de la Côte d’Ivoire, conformément à la Convention constitutive de l’Institution, M. Kobenan Kouassi ADJOUMANI, Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural et M. Souleymane DIARRASSOUBA, Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME.
Profil économique, social et environnemental
La Côte d’Ivoire est un pays de l’Afrique de l’Ouest d’une superficie de 322.460 km² dont 66,7% de terres agricoles. Sa population a été estimée en 2021 à 27.053.629 habitants avec une croissance démographique de 2,5%. Les PIB global et par habitant sont respectivement de 69,76 milliards USD et 2 578,8 USD en 2021, selon la Banque Mondiale. La Côte d’Ivoire connait deux saisons de pluies dans sa partie méridionale et une saison dans celle septentrionale, et se situe dans la zone de transition entre le climat équatorial humide et le climat tropical sec. Ainsi, le pays peut être divisé en deux zones climatiques principales: le sud et le nord. D’une manière générale, les températures sont élevées, autour de 30ºC. La différence entre les deux zones se situe surtout au niveau du taux d’hygrométrie de l’air, qui peut avoisiner 100 % dans le sud et descendre à 20 % dans le nord par temps d’harmattan, vent sec en provenance du Sahara. Les conditions écologiques des régions centrales et nordiques du pays sont favorables à la culture de cajou.
Secteur de cajou en bref
En Côte d’Ivoire, le cajou est produit dans les zones Centre, Nord, Nord-est et Nord-ouest avec notamment les régions administratives du Béré, du Denguélé, des Savanes, de Worodougou, de la Vallée du Bandama, de Zanzan, du Haut Sassandra et du Bafing.
En vue de mettre en place et consolider un cadre institutionnel et réglementaire permettant une meilleure gouvernance des filières coton et de anacarde destinée à assurer une bonne profitabilité et une meilleure rémunération des acteurs, le Gouvernement ivoirien a adopté la loi n°2013-656 du 13 septembre 2013 qui fixe les règles relatives à la commercialisation des produits du coton et de l’anacarde. En application de cette loi, le gouvernement a créé le Conseil du Coton et de l’Anacarde et pris des décrets et arrêtés pour préciser les modalités d’application de ladite loi.
Celle-ci s’inscrit dans la cadre de la mise en œuvre d’une réforme de la filière anacarde, qui s’articule autour de trois axes que sont la production, la commercialisation et la transformation. C’est cette réforme qui guide, à ce jour, les actions engagées en faveur du secteur de cajou.
La Côte d’Ivoire est devenue depuis 2015 le premier producteur mondial de cajou et a consolidé sa position de premier exportateur mondiale de noix brutes.
Le verger d’anacardiers est estimé à 1.400.000 hectares exploités par environ 450.000 producteurs dont 17% sont composés de femmes, qui ont commercialisé 968.676 tonnes de noix brutes en 2021. Le circuit de commercialisation des noix brutes de cajou est animée par environ 1.200 acheteurs qui s’appuient sur environ 15.000 pisteurs, 150 exportateurs et une trentaine d’unités de transformation, tous agréés ou identifiés en début de chaque campagne de commercialisation par le Conseil du Coton et de l’Anacarde conformément aux textes en vigueur.
Bien que les noix produites dans le pays soient de bonne qualité et recherchées par les acteurs, les rendements moyens demeurent faibles, avec 590 kg par hectare.
A ce jour, 46 unités de transformation sont installées dont 9 par des coopératives, pour une capacité cumulée en 2023 de 300.000 tonnes avec 224.036 tonnées de noix brutes de cajou transformées localement pour un taux d’utilisation de capacité installée estimé à 75% faisant de la Côte d’Ivoire le troisième transformateur mondial de cajou. Le pays a exporté en 2023 un volume noix brutes de 719.900 tonnes, au Prix moyen bord champ de 353 F CFA/kg et Prix moyen FOB de de 640 F CFA/kg. Le montant des taxes export de noix butes est de 98,38 F CFA/kg en 2022.
Organisation du secteur
En côte d’Ivoire, le Conseil de régulation, de suivi et de développement des filières Coton et Anacarde, en abrégé le Conseil du Coton et de l’Anacarde est l’autorité de régulation ou de gouvernance du secteur de cajou.
Outre cet organe de régulation, la loi de septembre 2013 prévoit la création d’une interprofession représentative des acteurs de la filière anacarde. Cet organe de gestion interprofessionnelle mis en place à l’issue d’un processus couronné par une Assemblée Générale des membres tenue en décembre 2022 a été reconnue par le Gouvernement à travers le décret n°2022-828 du 26 décembre 2022. Elle est constituée de la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde de Cote d’ivoire (FENAPACI), de l’Association des Exportateurs de Cajou de Côte d’Ivoire (AEC-CI) et du Groupement des Industriels du Cajou de Côte d’Ivoire (GIC CI), la Fédération des unions régionales de sociétés coopératives des producteurs de la filière anacarde (la Centrale du Cajou COOP-CA), l’Association Professionnelle des Transformateurs Industriels de Cajou (APROTIC), la Plateforme des Equipementiers pour la Transformation des Produits Agricoles (PETRAPACI).
Mesures incitatives de promotion du Cajou
Pour promouvoir durablement le secteur du cajou, la Côte d’Ivoire a initié un certain nombre de mesures dont l’objectif est de créer la valeur ajoutée par la transformation locale des noix et pommes de cajou. Ces mesures portent sur :
- Un mécanisme de dépôt de garantie permettant aux industriels de mobiliser des financements auprès des banques pour l’acquisition de la matière première ;
- Une Subvention de 400 F CFA par kg d’amandes blanches et 150 F CFA par kg d’amandes non-dépelliculées, produites et vendues par les unités de transformation ;
- la Signature de conventions entre État et Unités de transformation pour stabiliser dans la durée le bénéfice de mesures incitatives complémentaires au code des investissements avec en contrepartie des engagements de performance par la structure de transformation;
- l’aménagement de quatre Zones Agroindustrielles (ZAI) dédiées au développement de la transformation locale de l’anacarde dans le cadre du Projet de Promotion de la Compétitivité de la chaine de valeurs de l’Anacarde, mis en œuvre par le Conseil du Coton et de l’Anacarde ;
- l’opérationnalisation du Centre d’Innovations et de Technologies de l’Anacarde de Yamoussoukro (CITA), usine-école dédiée à l’assistance technique et au renforcement des capacités ainsi qu’aux tests de technologies. Inauguré le 1er octobre 2022 par le Président de la République Alassane OUATTARA, le CITA a déjà réalisé une vingtaine de sessions de formation, dix-huit missions d’assistance technique et abrité plusieurs rencontres techniques ;
- la promotion des investissements en Côte d’Ivoire et l’appui au développement du commerce des amandes de cajou ivoiriennes ;
- le financement par le Conseil du Coton et de l’Anacarde de missions d’appui à la certification selon les standards de la loi Américaine sur la sécurité sanitaire des aliments FSMA (Food Safety Modernization Act) ainsi qu’à la prise en compte des questions des Responsabilité Sociale de l’Entreprise par les unités de transformations.
- la mise en œuvre du conseil agricole dédié à l’anacarde avec le recrutement, la formation et le déploiement de 274 agents d’encadrement de l’Agence Nationale de Développement Rural (ANADER)
- la coordination et le financement des activités de recherche à travers le Programme national de la recherche agricole (PNRA);
- L’initiation, en 2014, du Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (SIETTA) pour la promotion du cajou;
- La mise en œuvre du Programme National de Recherche sur l’Anacardier;
- La subvention de la production des amandes blanches et des amandes non-dépelliculées, produites et vendues ;
- L’institution de mesures fiscales incitatives spécifiques aux investissements réalisés dans le secteur de la transformation du cajou ;
- La mise en place de zones agroindustrielles dédiées à la transformation du cajou ;
- La mise en place d’un mécanisme de soutien à l’approvisionnement des transformateurs ;
- La création du Centre d’Innovations et de Technologies de l’Anacarde de Yamoussoukro (CITA);
- La mise en œuvre d’un Centre de Valorisation des Coques (CVC).
Projets et programmes de promotion de cajou
Projets & Programmes | Période exécution | Sources Financement | Domaines d’intervention | Institution d’exécution | Budget estimatif (USD) |
Projet d’appui au secteur agricole (PSAC ) | 2013-2018 | Banque Mondiale | Tous les aspects | Conseil du Coton et de l’Anacarde | ND |
Projet de Promotion de la Compétitivité de la chaîne de valeur de l’Anacarde (PPCA) | 2018-2023 | Banque mondiale | Tous les aspects | Conseil du Coton et de l’Anacarde | ND |
ProCASHEW | 2019-2024 | USDA | Production Politique | CNFA | ND |
MOVE/ ComCashew-GIZ | 2021-2024 | BMZ | GIZ | ND | |
PROSPER | 2021-2026 | USDA | Transformation Politique | TechnoServe | ND |
Institutions et personnes représentant le CICC
La Côte d’Ivoire est représentée au CICC par :
- Le Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural. Point Focal : Dr Adama COULIBALY, Directeur Général du Conseil du Coton et de l’Anacarde/ katienet33@yahoo.fr.
- Le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises. Point Focal : Dr Michel MANLAN, Conseiller Technique du Ministre/ manlanbmich@yahoo.fr.